Après avoir vu comment faire ses semis pour le potager et avec les jours plus doux qui arrivent, nous allons maintenant en fonction du calendrier des travaux pouvoir semer directement au potager.
Quelles sont les différentes techniques : en ligne, en poquet, sous un voîle de forçage, un châssis ou un minitunnel ?
Des trois principaux modes de semis (en ligne, en poquet, à la volée), seuls les deux premiers sont couramment pratiqués au potager. Ces techniques ont l’avantage de créer des sillons à la fois de profondeur égale, facilitant la germination, et parallèles, simplifiant les travaux d’entretien.
Semer en ligne
Le semis en ligne se fait en creusant un petit sillon le long d'un cordeau. Les sillons sont ouverts à la pointe de la serfouette, en reculant et en tirant vers soi l'outil. Le bourrelet de terre se formant sur la pointe de l’outil est ramené délicatement sur un bord, formant ainsi une lèvre. Nous veillerons à respecter les distances de plantation entre les plants sur une même ligne, et entre les lignes ou rangs.Toujours à la serfouette, c’est cette lèvre qui sera ensuite délicatement ramenée au centre du sillon pour couvrir les graines.
Semer en poquet
Le semis en poquets concerne exclusivement les grosses graines et plus particulièrement celles des plantes qui supportent mal le repiquage.Les poquets sont de simples trous, en général de la taille du poing, dont la profondeur varie en fonction des graines semées. Ils sont creusés soit avec une petite pelle transplantoir, soit avec la panne de la serfouette. -La terre est soigneusement réservée sur le côté du trou pour permettre de le reboucher.
Plomber les graînes
Une fois que les semences sont bien recouverte de terre, nous la tassons à l’aide du dos du râteau ou d’une planchette. Il faut ensuite arroser les semis. En effet, pour bien germer, les graines ont besoin d’adhérer au substrat afin de s’imbiber d’eau.
Sous un voile de forçage
Nous pouvons semer sous un voile de forçage des légumes résistants (radis, choux-raves, navets, carottes, épinards et laitues), un nouveau carré de pelouse, une plate-bande de fleurs annuelles (bleuets, soucis, pieds-d’alouette, nigelles, pois de senteur).
Poser un voile de forçage à même le sol sur les semis conserve mieux la chaleur naturelle qui rayonne de la terre et facilite la levée. Celui-ci permet de gagner quelques degrés, mais aussi de limiter l’évaporation. Peu coûteux et réutilisable plusieurs années, le voile de forçage est perméable à l’eau et à l’air ; il fait obstacle aux oiseaux et aux limaces qui parviennent plus aisément à se glisser sous les tunnels. Très léger, il ne gêne pas la croissance des jeunes plants.
Il est nécessaire de le fixer de tous les côtés. Lorsqu’il pleut continuellement, il faut veiller à ce qu'il ne reste pas collé aux feuilles pour éviter la pourriture des gros légumes comme les salades. Nous veillerons à ne pas semez trop près des bords du voile, et au fur et à mesure que les plants se développent, nous relacherons les fixations pour empêcher que le voile trop tendu les comprime.
Sous un châssis
Un châssis est un coffre (tradionnellement en bois) sans fond posé à même la terre, dans lequel on seme directement sur une couche épaisse de terreau ou dans des bacs. Le bois isole du froid et le châssis vitré assure une grande luminosité. La large ouverture facilite l’accès aux semis pour l’arrosage ou l’éclaircissage et il suffit de l’entrouvrir pour aérer efficacement par beau temps. En cas de nuit froide annoncée, nous pouvons couvrir le châssis de paille ou de cartons pour assurer une protection supplémentaire.
Sous châssis nous pouvons semer les légumes les plus rustiques, les premières laitues de printemps, des radis à cultiver en place jusqu’à la récolte, les poireaux, les choux pommés et choux-fleurs d’été.
Sous un minitunnel
Comme une serre en miniature, le minitunnel est constitué d’un film plastique solidaire d’arceaux. Il est pliable et dépliable à volonté. Peu coûteux, réutilisable, facile à installer et à déplacer, il se pique en terre au-dessus des semis tant qu’il est nécessaire de les réchauffer. Sa hauteur, comprise entre 45 et 50 cm, permet d’abriter des légumes assez hauts, éventuellement jusqu’à la récolte.
Moins isolant qu’un châssis en bois, il faut ôter le tunnel ou choisir un modèle dont les côtés peuvent se relever pour accéder aux semis. Nous veillerons à bien fixer le tunnel dans le sol et à vérifier que la terre ne reste pas trop sèche en dessous.
Sous un minitunnel, on séme les légumes très rustiques, tels que les radis, carottes, navets et épinards. C’est également un bon moyen d’abriter de jeunes plants récemment repiqués, notamment les laitues de printemps, les choux-fleurs et les fleurs repiquées en godet.
Les soins
- Arroser : Il est indispensable de maintenir humide les rayons de nos semis jusqu’à la levée. Les arrosages doivent être réguliers. Arrosez le soir afin de limiter l’évaporation.
- Eclaircir :“Qui sème dru récolte menu”, dit le dicton. Pour un bon développement des légumes, nous réaliserons un éclaircissement, c'est à dire que nous supprimerons les plants en surnombre.
Pour aller plus loin, je vous invite à parcourir les liens dans l'article et les ressources ci-dessous. N'hésitez pas à partager vos expériences dans les commentaires un peu plus bas.
Bon jardinage.
Les articles ressources du potager
La sélection de livres pour le potager
Je démarre mon potager bio |
Le calendrier pratique des jardiniers Une année au potager, au verger et au jardin d'ornement |
Le potager du paresseux Ou comment produire des légumes plus que bio, sans travail du sol, sans engrais, sans pesticide |
Le guide terre vivante du potager bio Cultiver, soigner, conserver |
Produire ses graines bio Légumes, fleurs et aromatiques |
Le calendrier lunaire Jardinez avec l'influence de la Lune |
La sélection d'outils pour le potager