Le bonheur d'habiter sur terre, c'est de trouver de la terre quasiment partout !
Tant que l'on n'a pas touché et travaillé ce matériau, notre esprit est captif d'autres technologies gourmandes en énergie et en ressources. Allez le chercher près de chez nous, l'observer, l'extraire, le préparé sont des phases de transformation pour notre corps comme pour notre esprit qui nous rapprochent de quelque chose de divin.
Vous vous souvenez peut-être du contact de l'argile à l'école ou au centre aéré lors des ateliers de votre enfance. Vous pouvez retrouver ces sensations sur votre chantier et dans votre habitat.
Le taux d'argile dans la terre
Pour déterminer le taux d'argile dans la terre dont on dispose, on peut effectuer le test suivant : remplissez à moitié de terre un bocal en verre (bouteille, pot de confiture…) et complétez avec de l'eau. Fermez le pot avec son couvercle et secouez-le. Laissez reposer 1 heure et secouez-le à nouveau, puis laissez le tout à nouveau reposer. Le sable et les particules lourdes se déposent au fond, l'argile au-dessus et l'eau en surface redevient limpide. Une délimitation nette s'est créée entre le sable et l'argile. Tout ce qui se trouve au-dessus de cette délimitation apparaît plus dense et plus fin est l'argile. Évaluez sa proportion par rapport à la hauteur totale des particules lourdes, plus l'argile. Vous trouverez d'autres tests dans l'édition à venir du livre Rockets stoves.
Le mortier de terre
Le mortier de terre va nous permettre de construire une structure en liant ensemble différents éléments. Le mortier est un mélange d’un agrégat comme le sable par exemple et d’un liant comme l’argile que l'on trouve dans la terre. L’agrégat confère sa structure au mortier et le liant colle les éléments entre eux. Pour qu’un mélange homogène puisse se faire, on utilise de l’eau qui en s'évaporant permettra au mortier de durcir. Avec ce mortier de terre, nous pouvons fabriquer des briques crues ou les cuire, fabriquer des bancs pleins ou des cloches pour stocker les calories. On travaille la terre avec les mains ou les pieds, le nettoyage des outils se fait à l'eau. La mise en œuvre est très agréable, elle adoucit la peau... oui oui :)
La terre a aussi la particularité de bien supporter la cuisson, nous pouvons donc assembler les briques d'un poêle avec ce matériau souvent disponible sur place et en abondance.
Le coulis réfractaire
Il existe aussi le coulis traditionnel réfractaire fin à base de chamotte (de la terre cuite pilée) et d’argile crue, avec une teneur en Alumine (Al2O3) de 40 à 42%. Cette préparation prête à gâcher est disponible en sac pour la maçonnerie réfractaire à l'argile. Additionnée à l’eau, elle donne un mélange semi-fluide et sert à lier des briques réfractaires. Elle devient dure après cuisson et sa température maximale d'utilisation est de 1400°C. Là aussi, nettoyage des outils à l'eau et prise lente font qu'il est très agréable de travailler avec ce matériau.
La mise en œuvre de la terre dans les poêles rocket est un des aspects très sympathiques de cette technologie. C'est réversible, c'est doux, c'est local. Certains ont parfois du mal à accepter cette facilité et se tournent vers les matériaux du commerce. Ils passent à côté d'une des simplicités volontaires...
Voilà avec ce moment, les pieds bien sur terre, nous retrouvons le côté douceur qui caractérise le livre Rocket stoves.
Je continuerai à vous partager dans le blog des réflexions sur les poêles dans les jours qui viennent. Vous pouvez aussi vous abonner aux emails privés du site http://rocketstoves.fr/ pour ne rien manquer sur les poêles rocket.
À suivre...